Ou… frelon asiatique.
LE grand ennemi de l’apiculteur a fait sa première apparition le 03 juillet dans notre rucher.
S’il paraît aujourd’hui illusoire d’espérer l’éradiquer, selon l’avis de tous les spécialistes de la question, acceptons donc l’inéluctable, sa présence, et tentons de rendre sa tâche de capture la plus difficile possible…
Aussi avons nous décidé d’agir en plusieurs étapes et, pour prendre une métaphore militaire, de substituer une stratégie de guerrilla à celle du raid.
- Le STOP-IT
Pour débuter, nous avons décidé d’installer sur une bonne partie de nos ruches le désormais célèbre STOP-IT et d’observer son efficacité.
Cette « barrière » anti-frelons, si elle n’est pas miraculeuse, semble tout de même, selon nos observations, compliquer sérieusement la prédation.
En effet, le frelon ne peut plus fondre sur la piste d’envol et les abeilles, après quelques jours d’acclimatation, arrivent à rentrer au sein du dispositif en vol.
Elles en sortent de même.
Cela dit, certaines s’obstinent à se poser au ras de trous d’envol mais elles sont rarement proies du frelon.
Selon l’inventeure même du dispositif, celui-ci n’empêche pas complètement la capture d’abeilles mais permet de diminuer le stress dû à la prédation sur la planche d’envol.
À voir le ballet effréné de frelons qui se pourchassent autour, il semblerait qu’en effet, le stress change quelque peu de camp. 😇 - Premier complément au STOP-IT
Cela dit, nous avons contacté que le frelon se « repose » régulièrement à l’affût sous la ruche ou sous le STOP-IT. Nous soupçonnons que son passage sous la ruche ne passe pas inaperçu des occupantes et qu’il contribue au stress des abeilles. Il convient donc d’y mettre un terme 😠.
Comme nos ruches sont posées sur des parpaings (ou moellons, ou… 😀) espacés d’une trentaine de centimètres, nous décidons de placer des grilles à reines en plastique coupées en deux afin d’obturer l’espace de vol sous la ruche tout en permettant l’aération nécessaire en ces temps estivaux ☀️💨 - Second complément au STOP-IT.
Le problème du passage sous la ruche étant réglé, restait à régler celui de l’affût sous le STOP-IT.
Nous avons opté pour la pose expérimentale de deux dispositifs destinés à permettre l’envol des abeilles tout en empêchant le passage des frelons. Ce faisant, nous misons sur le fait que le frelon, s’il ne peut entrer en vol, tentera plus difficilement de pénétrer pattibus (😀) sous le STOP-IT.
D’autant qu’il a pour habitude de s’envoler sur un arbre proche afin de procéder à un premier dépeçage de sa proie.
Le dispositif consiste donc à protéger des couloirs aériens pour les abeilles en plaçant des obstacles distants de 3,5 cm sous la zone de couverture du STOP-IT.
Pourquoi 3,5 cm ? Tout simplement parce que ce passage est supérieur à l’envergure des abeilles et très légèrement inférieur à celle du frelon, qui est de l’ordre de 4 cm.
Nous observerons pendant plusieurs jours l’efficacité de ce dispositif. Notre crainte étant qu’il ne finisse par se transformer en piège en ralentissant les abeilles qui s’engageraient sous le STOP-IT.
Enfin, et pour compléter l’ensemble, nous avons installé quelques pièges sélectifs, équipés de grilles à reines, à l’instar du RED-TRAP.
Ceux-ci semblent assez efficaces mais pas miraculeux non plus : quelques frelons capturés chaque jour.
Notons, cependant, que, pour l’instant, la prédation ne semble pas excessive : D’après notre estimation, elle est de l’ordre de ± 2 abeilles / mn, soit ± 120 abeilles / heure. Comptant qu’elle s’effectue sur une douzaine d’heures, cela fait un peu moins de 1 500 abeilles par jour sur l’ensemble du rucher. C’est beaucoup mais, tant que cela n’augmentera pas, il n’y a pas de quoi s’affoler. Septembre, octobre et novembre seront, à cet égard, décisifs. Si la prédation venait à augmenter le péril pourrait vite devenir réel.
En attendant la démocratisation de la puce géolocalisatrice qui permettrait de détruire les nids alentour, munis de notre raquette 🏸, nous continuons à travailler notre coup droit et notre revers, efficaces lorsque nous sommes devant nos ruches…